
#marsaufeminin Catégorie Essai féministe – 3ème lecture
#feminibookschallenge 4ème lecture Mars : Classique du féminisme
Édition Livre de poche, 151 pages.
Citations
« Quand on empêche les putes de travailler dans des conditions décentes, c’est évidemment aux femmes qu’on s’en prend, mais c’est aussi la sexualité des hommes qu’on contrôle. Que tirer un coup tranquille quand ils en ont envie ne soit pas chose trop agréable et facile. Que leur sexualité reste un problème. Double contrainte, ici aussi : dans la ville toutes les images excitent le désir, mais le soulagement doit rester problématique, culpabilisant. »
« Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres. Une révolution, bien en marche. Une vision du monde, un choix. Il ne s’agit pas d’opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes, mais bien de tout foutre en l’air »
Résumé
En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l’autrice de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.
Mon avis
Je ne m’attendais pas à entrer dans la vie privée de cette autrice. Surtout parlant de sujets aussi forts, elle est tout à fait légitime, c’est aussi ce qui est un peu dérangeant au début. Le fait qu’elle est vécue personnellement certaines de ses situations. J’ai eu l’impression d’être l’une des « bourgeoises » dont elle parle parce que finalement je n’ai pas subit la moitié de ce qu’elle a vécu. Un frotteur dans le RER une fois, des « Ouaich mademoiselle t’es bonne » de temps en temps, des dragueurs lourdingues, des « on est pas assez bien pour toi madame » et j’en passe. Mais la peur est là, tout le temps. Je regarde le sol quand je suis seule avec les écouteurs pour faire genre que je n’entend pas quand on me parle, je ne prend plus les transport (la campagne ça aide), je ne sors pas le soir sans être accompagnée par mon copain. La plupart du temps je me sens en sécurité quand même, mais je ne vis pas dans une grande ville et suis plutôt casanière. Malgré tout je me dis qu’il ne faut pas minimiser ce qu’on vit. Mais comme elle, j’ai fait avec. On a pas le choix de toute façon.
Il n’empêche que j’ai toujours pensé, d’aussi loin que je me souvienne, que les maisons clauses, ou le fait que les prostitué.es aient un endroit sûr pour faire leur métier, j’insiste sur le terme Métier, était super importantes, aussi bien pour les travailleurs du sexe que pour les clients. La sécurité dans le travail pour tous. En plus, j’ai toujours entendu mes parents dire que « prostitué » était le plus vieux métier du monde. Quand j’ai appris qu’elles payaient des impôts sur leurs revenus, je me suis dit que c’était vraiment du foutage de gueule. En même temps, toute rentrée d’argent doit être déclarée et par la même occasion imposée ! Même si, apparemment, cet argent n’a pas été gagné légalement. Toujours un problème de gouvernement, malheureusement.
Conclusion
J’ai ouvert les yeux sur pas mal de choses et je pense que je vais lire Baise-moi et le regarder aussi, et d’autres de ses livres. Je suis un peu chamboulée par cet essai que j’ai vraiment trouvé très fort en mots. Il m’a touché et je ne pourrai pas dire si c’est un coup de cœur ou un coup à ma conscience qui apparemment n’était pas si tranquille.
Il faut le lire pour comprendre certaines choses qui ne peuvent être dîtes que par des personnes qui l’ont vécu. Et surtout pas déformées par des journalistes ou autres médias. Je te le conseille fortement.
Bonne lecture les loulous !